Lien entre forêt et santé humaine
Il existe un lien fort entre déforestation et la santé humaine. De nombreuses études ont montré que la déforestation favorise l’émergence de nouvelles épidémies. C’est le cas notamment de la propagation du paludisme favorisée par la demande en produits de consommation issus de zones de déforestation ou encore le virus Ebola propagé par des chauves-souris qui ont vu leurs habitats naturels perturbés à cause de la déforestation.
À lire aussi | La déforestation favorise l’émergence de nouvelles épidémies
Les forêts sont des réservoirs génétiques
Les forêts abritent 80 % de la biodiversité terrestre. Ce sont de fabuleux réservoirs génétiques. Afin d’assurer leur survie liée à la sélection naturelle, chaque espèce de la forêt tropicale utilise de défenses chimique variées. Elles synthétises des composés biologiques actifs afin de se protéger des prédateurs et des maladies. C’est pourquoi les espèces des forêts tropicales, particulièrement la flore, sont un excellent réservoir de produits chimiques naturelles, servant de bases médicales afin que des chercheurs puissent créer de nouveaux médicaments.
À lire aussi | L’urgence d’agir pour préserver la biodiversité (et les forêts) !
25 % des médicaments proviennent des forêts tropicales
25 % des médicaments utilisés par la médecine moderne sont issus de composés biologiques actifs issus des forêts tropicales. C’est le cas de la quinine, alcaloïde naturel servant à prévenir des risques de paludisme, extraite du quinquina, un arbuste originaire d’Amérique du Sud. Ou bien de la vincristine et de vinblastine, dérivées de la pervenche rose à Madagascar, réciproquement un alcaloïde et une toxine extraits de la pervenche rose de Madagascar (Catharanthus roseus) utilisés comme traitement de chimiothérapie, dans la lutte contre les cancers. Ou encore, le Prostialin issu d’un arbre de la forêt tropicale de Samoa en Océanie, médicament qui permet de soigner le VIH.
Peuples autochtones et pharmacopée traditionnelle
Depuis des milliers d’années, les peuples autochtones utilisent les plantes médicinales issues des forêts tropicales pour se soigner. 80 % des habitants des pays en développement dépendent des médicaments traditionnels, dont 50 % d’entre eux proviennent de la forêt.
Les connaissances traditionnelles des peuples autochtones sont essentielles à la recherche et la médecine. Cependant ils ont été victimes de bio-piraterie, ne recevant pas les bénéfices, ou de maigres compensation, face à l’exploitation des plantes et des composés chimiques par les groupes pharmaceutiques. Les Nations-Unies reconnaissent à présent la propriété intellectuelle des peuples autochtones. Ainsi certaines entreprises pharmaceutiques ont accepté de partager leur bénéfices avec les peuples autochtones, afin notamment de préserver les forêts et d’encourager les soigneurs à utiliser les plantes médicinale de façon durable.
Il est donc essentiel de lutter contre la déforestation et préserver les peuples autochtones, gardiens et gardiennes de la forêts, afin de sauvegarder ce formidable réservoir de pharmacopée naturelle, qui permettra à l’Humanité de se soigner, face à l’augmentation des épidémies à venir.