Les enjeux de la déforestation au Sénégal
D’après un rapport du FAO, 13 millions d’hectares de forêts ont été convertis chaque année au niveau mondial entre 2000 et 2010. L’utilisation – ou la disparition sous l’effet de phénomènes naturels – de ces forêts accélère la probabilité qu’un risque se produise (glissement de terrain, perte de de biodiversités, augmentation niveau de la température…).
Le Sénégal, compte plus de 200 forêts classées dont la majorité se trouve dans le Ferlo, au Sénégal oriental, au Sine Saloum et en Casamance. En prenant en compte les activités des plus de 15,2 millions d’habitants au Sénégal, la plupart des forêts classées n’échappent pas à la dégradation et au déboisement. Dus à des facteurs naturels et anthropiques, les forêts se réduisent donc considérablement:
- l’augmentation des températures se poursuit sur l’ensemble du territoire et favorise la réduction des précipitations, accélère les épisodes extrêmes de types orages et sécheresses et permette la hausse de la salinisation des sols. Tous ces phénomènes réduisent ou empêchent le développement ou la régénération de certaines plantes.
- Les activités des Hommes engendrent de nombreux effet destructeurs des forêts : pression foncière liée à la croissance démographique, empiétement des aménagements comme ce fût le cas de l’autoroute à péage sur la forêt de Mbao,conversion des forêts en terres agricoles etc.. Ce sont autant de facteurs qui, au-delà des dégâts causés aux écosystèmes forestiers sont aussi sources de nombreux conflits au sein des communautés.
Le baobab : emblème représentatif des enjeux de la déforestation
Au Sénégal, le baobab (adansonia digitata) est considéré comme un outil historique et emblématique. Il souffre durant ces dernières décennies de l’intervention de l’homme. Sa régénération constitue un grand handicap, notamment à cause de l’utilisation de ses feuilles par les éleveurs pour le bétail et de ses fruits (plus connu sous le nom de « pain de singe ») vendus en jus.
L’expansion urbaine comme il apparait dans la péninsule de Dakar et dans le Sud-Est (Kédougou) reste entres autres une réalité qui favorise la disparition de cette espèce.
Au sud du pays, dans les zones plus arrosées de la Casamance au Sénégal Oriental, on trouve une grande diversité d’espèces végétales. Parmi ces espèces, on aperçoit les plus courantes l’anacardier (ou noix de cajou), l’eucalyptus, l’acacia, etc.
La gestion des forêts du gouvernement sénégalais est représentée par le Service forestier. Or, celui-ci souffre parfois de manque de moyens financiers pour mieux gérer les ressources forestières qui ne cessent de se dégrader de manière inquiétante.
Les forêts : entre sources d’approvisionnements et éléments régulateurs
Les forêts ont une importance capitale dans l’évolution des sociétés grâce à leurs avantages sociaux, économiques et environnementaux. En effet, elles empêchent l’érosion des sols, maintiennent la biodiversité (animale et végétale) et fournissent une large gamme de produits appréciables pour les populations, surtout en région rurale.
En d’autres termes, les arbres sont une source indispensable d’aliments, de matières premières, de médicaments et de revenus monétaires. De la même manière, ils sont des acteurs majeurs dans le cycle du carbone, moteur dans l’approvisionnement en énergie et agents clés dans la protection contre le vent, les tempêtes, les crues etc. Et donc, « couper un arbre revient à détruire une usine d’épuration naturelle », d’où la nécessité de s’investir dans sa protection et dans sa conservation.
Quelques pistes de solutions pour une meilleure gestion des forets
L’épanouissement humain passe forcément dans le respect de la relation qui existe entre l’homme et son milieu : ils sont indissociables. C’est pourquoi les actions collaboratives et participatives doivent être prônées, afin que les forêts au Sénégal retrouvent leur lustre d’antan. Plusieurs actions peuvent être mises en place pour encourager la protection des arbres et réduire la déforestation :
- La pression foncière liée à la croissance démographique doit être maîtrisée : il faut encourager la construction en hauteur qui permet de gagner des économies d’espaces,
- La dégradation et le déboisement demeurent plus importants en milieu rural en raison du faible revenu des populations. Le manque d’industrie ou de lieu de travail dans ces zones font que les populations n’ont pas les moyens véritables pour acheter des outils modernes pour la cuisson. Pour pallier à cela, il est urgent de renforcer le soutien aux activités génératrices de revenus aux populations locales mais aussi doter les ménages des cuisinières solaires et fourneaux économiques pour réduire l’exploitation du bois de chauffe,
- Il est aussi nécessaire de soutenir et de renforcer les comités locaux de surveillance par la mise en disposition d’outils et de moyens intellectuels sous la base de formations pour une meilleure gestion et un suivi durable des forêts,
- La consommation de bois doit être réglementée et la sécurité d’accès à cette ressource doit être améliorée par exemple en renforçant l’efficacité des clôtures pour empêcher le surpâturage ou les feux de brousse.
- L’écotourisme est un facteur important et incitatif pour mettre en place des actions concrètes. Il permet aussi de renforcer la collaboration entre l’Etat et les populations dans un objectif d’échange et d’appui, surtout pour les collectivités territoriales,
- La technologie peut être mise au service de la reforestation : les drones restent un moyen efficace pour faire face aux problèmes de déboisement ou de dégradation des forêts.
- La sensibilisation est essentielle à la protection des arbres : auprès des populations mais également des communautés locales. Celles-ci sont conseillées par l’Etat et les conservateurs des forêts pour mieux gérer leurs ressources. En considérant les arbres comme une ressource précieuse, chacun sera mieux interpellé par la question de la protection des arbres.
L’arbre ne sera plus considéré comme un fardeau, mais comme un atout dans la recherche de l’esthétique et de l’innovation, source d’un embellissement et de création qui seront profitables aux habitants comme aux visiteurs dans le cadre de l’écotourisme.
Les décisions ne doivent pas toujours découler des institutions mais également des populations locales. Ainsi, la collaboration reste le meilleur moyen de lutter et de protection pour les écosystèmes forestiers au Sénégal
Diop malick
Intressant bien dit #babacar drame