Pas le choix, nous devons réduire nos émissions de CO2
Les activités humaines, et principalement l’usage des énergies fossiles, ont conduit à une hausse exceptionnelle de la concentration en gaz à effet de serre dans l’atmosphère, transformant le climat à un rythme jamais vu par le passé. D’après le Groupe d’Experts Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat (GIEC), nous devons enrayer la hausse des températures à +2°C, pour éviter des conséquences irréversibles sur l’environnement et les sociétés humaines.
Les scénarios qui permettent de maintenant de limiter cette hausse des températures à 2°C impliquent tous que nous réduisions très fortement nos émissions de gaz à effet de serre au cours des prochaines décennies. Précisément, il faudrait les réduire de 98% par rapport aux niveaux de 2010 et d’ici 2100.
Pour cela, deux solutions principales sont à considérer. La 1ère : diminuer drastiquement l’utilisation des énergies fossiles et la 2nde enrayer la déforestation qui est responsable à elle seule de 12 à 20 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Et pourtant, ce sont encore 7,6 millions d’hectares de forêts qui disparaissent chaque année.
Et les arbres dans tous ça ?
On estime qu’un arbre capture jusqu’à 35 kg de CO2 par an, les forêts jouent donc un rôle déterminant dans la séquestration du carbone. Cependant, l’humanité émet plus de 36.000 millions de tonnes de CO2 par an et les arbres ne poussent pas en un jour. Il faudrait donc la plantation d’une quantité astronomique d’arbres et plusieurs dizaines d’années pour absorber une quantité de CO2 équivalente à celle émise par la combustion actuelle d’énergies fossiles.
Alors que l’urgence climatique est immédiate, planter des arbres n’apparait donc pas comme la solution miracle pour réduire les quantités de gaz à effet de serre dans le temps qui nous est imparti.
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De plus, la capacité d’absorption en CO2 d’une plantation ou d’une forêt diffère beaucoup les espèces d’arbres plantées, la diversité des espèces présentes, l’âge des arbres ou le climat. Et plus globalement, ce sont les modes de gestion et la finalité de ces plantations qui détermineront la quantité de CO2 stocké sur le long terme.
En effet, des plantations gérées de manière intensive ou en monoculture ont de graves conséquences sur les écosystèmes et les sols qui captent ainsi moins de CO2. Des plantations coupées au bout de 20 ans pour des usages énergétiques, comme le bois énergie ou la biomasse, re-largueraient dans l’atmosphère tout le carbone stocké par la croissance des arbres plantés. Attention alors à la qualité et à la pérennité des projets de plantation.
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Il est nécessaire de protéger les forêts existantes
Enfin, des forêts naturelles, riches en biodiversité ne peuvent être réduites à leur seule capacité à stocker du CO2. Les forêts naturelles sont sources de nombreux autres biens et services indispensables à l’humanité comme structurer les sols, filtrer les ressources en eau, abriter les deux tiers des espèces terrestres, et permettre à 1,6 milliards de personnes de vivre et tirer leurs revenus. Leur restauration apparait alors comme essentielle à bien des égards au-delà de la seule volonté de stocker du CO2.
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En conclusion, protégeons les forêts encore existantes qui ne pourront pas être recréées une fois détruites, réduisons nos consommations d’énergies fossiles et restaurons massivement les écosystèmes pour permettre une économie vertueuse au service des Hommes et de la nature.
Coeur de Forêt est une association de protection de la forêt et de développement rural. Depuis 2005, Coeur de Forêt s’engage à lutter contre la déforestation et à restaurer les écosystèmes forestiers en partenariat avec les populations locales pour changer les pratiques agricoles et trouver des alternatives économiques à la déforestation.